Consciente de l’importance de l’éducation pour le développement économique et le développement humain, la communauté internationale s’est engagée à mettre en œuvre l’éducation pour tous. Au cours de la conférence mondiale sur l’Éducation pour tous qui s’est réunie en mars 1990 à Jomtien en Thaïlande, les délégations de 150 pays et 155 organisations ont affirmé le droit de tout individu à l’éducation et ont adopté la Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous. Dix ans plus tard les délégations des mêmes pays et des mêmes organisations, constatant que la mobilisation en faveur de l’éducation pour tous n’avait pas été suffisante, ont réaffirmé leur engagement en faveur des objectifs énoncés dans la déclaration mondiale de l’éducation pour tous. Les représentants de 164 gouvernements, 35 organisations internationales et 127 organisations non gouvernementales ont adopté le Cadre d’Action de Dakar et se sont engagés à mobiliser les ressources nécessaires pour réaliser les six objectifs stipulés dans ce Cadre d’action, en particulier l’accès de tous, filles et garçons, à un enseignement primaire de qualité d’ici à 2015. Le forum de Dakar a été suivi d’une réelle mobilisation en faveur de l’éducation. Le nombre d’élèves dans l’éducation de base – primaire et premier cycle de l’enseignement secondaire a considérablement augmenté de même que les ressources consacrées à l’éducation. En Afrique sub- saharienne la proportion du groupe en âge d’aller à l’école qui est scolarisée dans le primaire est passée de 54 pour cent à 70 pour cent entre 1999 et 2006. Les effectifs scolarisés ont augmenté six fois plus vite que pendant la décennie qui a précédé le Forum de Dakar (UNESCO GMR 2009). A ce rythme là, et si les efforts restent soutenus voire sont accélérés, il est possible que l’objectif de scolarisation primaire pour tous soit atteint en 2015.


Il reste néanmoins 30% du groupe d’âge à scolariser : beaucoup de ceux qui sont encore hors de l’école sont des filles, des enfants vivant en zone rurale, et des enfants de familles défavorisées. Pour atteindre l ‘objectif fixé à Dakar il faut cibler tous les efforts sur ces enfants les plus démunis.


Outre les conflits et l’apathie de certains gouvernements, la pauvreté est le plus grand obstacle qui s’élève sur la route de l’éducation pour tous. Un autre obstacle qui a surgi dans les dernières années et affecte plus certain pays que d’autres est la pandémie du VIH SIDA . Son développement semble d’ailleurs lié à la pauvreté. La maladie se développe plus vite dans les milieux les plus pauvres où sévissent de mauvaise conditions de santé et la malnutrition.


Et pourtant pour lutter contre la pauvreté, il est indispensable de donner à tous une éducation de qualité. De même pour lutter contre la propagation de la pandémie il est nécessaire de former et d’informer les jeunes. La prévention est la meilleure réponse à l'épidémie mondiale du sida : elle exige des efforts cohérents et une action soutenue dans le domaine de l’éducation.




Le module examine les options des États dans le traitement des langues africaines dans l’éducation ainsi que les arguments souvent avancés contre leur utilisation dans l’éducation formelle ; il confronte ces arguments aux résultats de la recherche et expose les fondements scientifiques d’un enseignement bilingue. Il examine également les pratiques d’enseignement bilingue et l’éclairage de la recherche sur les mérites des modèles appliqués. Enfin il examine l’état de la capitalisation des expériences d’enseignement bilingue en Afrique francophone et les ressources maintenant disponibles à même de soutenir les efforts de rénovation pédagogique et de renforcement de la qualité de l’éducation au service du développement pour tous.